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longtemps leur richesse ; elle reparaît après une longue éclipse.

Les vins du Rhône avaient été plus éprouvés que les autres grands crus de France par le phylloxéra. À Côte-Rôtie, à l’Ermitage, à Châteauneuf-du-Pape, la ruine fut complète. J’ai déjà dit comment Côte-Rôtie a été reconstituée[1]. Le problème, à l’Ermitage, n’était guère plus aisé à résoudre ; le vignoble est en pente raide, la terre est rare, elle doit être précieusement contenue par des terrasses. Dans ce sol sans profondeur, les ravages furent rapides, les traitements étaient coûteux ou impossibles, mais la vigne américaine a permis de reconstituer la fortune disparue.

Le vignoble de l’Ermitage est peu étendu, il comprend une zone de deux kilomètres de largeur en tous sens, renfermée dans le grand coude fait par le Rhône en face de l’embouchure du Doux ; le petit ruisseau de la Bouterne à l’est, le ruisseau, plus petit encore, de Crozes au nord délimitent assez bien la partie des vignes qui portent le nom glorieux d’Ermitage. Mais les vins recueillis aux environs, à Crozes, Larnage et Mercurol, sont souvent vendus sous le nom du grand cru.

  1. Voir 7e série du Voyage en France, page 185.