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grand succès au Mexique et dans l’Amérique du Sud ; pour ces pays travaillent les usines de la Drôme, de l’Isère, de l’Ardèche, du Rhône et de la Seine, car Puteaux, Suresnes et Saint-Denis comptent d’assez nombreux imprimeurs sur soie.

L’étoffe, une fois imprimée, présente un bariolage fort cru, il faut la vaporiser, c’est-à-dire la soumettre à un bain de vapeur qui fait pénétrer les couleurs dans les pores, un lavage énergique, l’essorage, l’apprêt, le calandrage donnent bientôt aux nuances tout leur éclat et toute leur douceur. Pour cela, il faut des eaux très pures et abondantes, le Rhône, la Saône et leurs affluents sont excellents pour cet usage, ils assurent à Lyon et à sa région un privilège réel pour la teinture et la préparation des soieries.


Si je parle ici d’une industrie plus considérable à Lyon et dans sa banlieue : Villeurbanne, Pierre-Bénite et Neuville, c’est que Tain et Tournon forment un des groupes d’imprimeurs le mieux maintenus. Mais le mouvement commercial amené par l’impression sur étoffes est d’une faible part dans l’activité des deux villes[1]. La vigne a fait

  1. Tain compte 3,098 habitants, Tournon, 5,286, Saiot-Jean-de-Muzois, faubourg de cette dernière, plus d’un millier, soit une population de près de 10,000 habitants agglomérée sur les deux rives du Rhône et du grand torrent ardéchois le Doux.