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Cependant, nos imprimeurs conservent encore la prépondérance par le goût de la fabrique lyonnaise, la supériorité des couleurs et des apprêts et l’habileté de l’ouvrier. Pour imprimer sur étoffe à la main, il faut une précision et un goût parfaits.

Les procédés n’ont guère varié. L’ouvrier dispose d’une longue table ayant sept ou huit mètres sur une largeur de un mètre environ, recouverte d’une bande de flanelle appelée doublier. La pièce de soie est disposée sur un rouleau à une extrémité, on en déroule la longueur de la table sur laquelle on fixe soigneusement l’étoffe vierge. À côté court, sur deux rails, une autre table revêtue d’un châssis, tendue d’une pièce de drap sur laquelle un gamin, armé d’une brosse étend la couleur puisée dans une gamelle en terre.

L’imprimeur, lui, a pour outils une planche et un lourd maillet de fonte. La planche est faite de planchettes bien planes, superposées tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, de façon à empêcher l’ensemble de se voiler. Il y a sept ou huit de ces planchettes ayant chacune un centimètre d’épaisseur. Elles sont collées ensemble au moyen d’une colle spéciale faite avec du fromage et pour la confection de laquelle on emploie par milliers les tomes ou fromages blancs produits par le lait