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qu’au soir il a plu, mais ce matin le ciel est pur, un soleil tiède et doux illumine les coteaux de l’Ermitage et, en face, les montagnes du Vivarais. Le quai, planté de beaux platanes, est délicieux, bordé de petites maisons basses fleuries de haricots rouges, de liserons et de « laurelles ». Les grands platanes qui l’ombragent sont déjà du midi par leur ramure puissante et leur feuillage épais. Le fleuve, contenu entre de beaux quais, est ici étroit et roule avec une extrême vitesse sous les deux ponts suspendus reliant Tain à la ville ardéchoise de Tournon.

En dehors de son quai, Tain n’est guère qu’une rue formée par la route nationale de Paris à Antibes, rue fort animée, bordée de platanes ; les magasins sont nombreux. Moins « ville » d’aspect que sa voisine, elle a un mouvement plus considérable, elle le doit à sa gare, située sur la ligne de grand passage entre Paris, Lyon et Marseille ; les trains y sont nombreux et fréquents. Tournon est doté depuis moins longtemps d’une voie ferrée, mais ce chemin de fer de Lyon à Nîmes est loin d’avoir une circulation comparable à celle de la ligne de Marseille ; sauf Givors, il n’y a pas une ville de 10,000 âmes sur son parcours. La rive gauche, au contraire, moins accidentée, présente plusieurs villes populeuses, ce furent