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historien dauphinois, Expilly, combattant de Pontcharra, en fit le sujet d’une ode que je signale parce qu’elle décrit en quelques mots ce coin de Dauphiné. Il y avait dans l’armée de Lesdiguières :

Ceux de la val d’Oisans conduite par Saint-Laurens Et ceux du Lautaret, la Grave et Mont-de-Lans, Où depuis le déluge on voit de vieilles glaces Et de la neige bleue en monstrueuses masses ; Ceux du haut Vaujany, battus des aquilons, Et ceux d’Oulx qui de plomb ont de riches filons. Suivent le vieux Jordan ; Mézage, qui l’albâtre Et le brelan nous donne et le marbre et le plâtre ; Vizille qui le lin si délié produit, Font deux cents mousquetaires que Jordanet conduit.

Cette énumération à la façon d’Homère et de Virgile montre bien que le Dauphiné tout entier s’était levé pour la défense du pays.

Six années plus tard, en 1597, le duc de Savoie, à qui la leçon n’avait pas profité, imagina de s’installer sur le territoire royal, d’y occuper un mamelon isolé entre l’Isère et le village de Barraux, et d’y construire un fort dominant de 130 mètres le cours de la rivière. Par là il menaçait la rive droite, comme Montmélian menaçait la rive gauche. Le Parlement de Grenoble