Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/207

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le Valromey, le pays de Gex, la Savoie, terres françaises de langue mais soumises à des princes entreprenants et habiles qui déjà se préparaient aux destinées si hautes qu’ils ont atteintes aujourd’hui. Ces ducs de Savoie, dans leur désir de grandir, cherchaient à profiter de toutes les fautes de la France pour accroître leurs domaines. La Ligue, puis les débuts troublés de Henri IV leur furent une occasion. Mais ils avaient affaire à forte partie. Lesdiguières, devenu un des soutiens de la royauté, leur infligea échecs sur échecs. Petites guerres, petits combats, mais où l’on ne lutta pas avec moins d’ardeur, de courage et de ruse que dans les grandes mêlées.

Ici, vers Pontcharra, dans cette partie du Graisivaudan ou la frontière est indécise à travers la vallée, Lesdiguières, par deux fois, empêcha les Savoyards de s’emparer du Dauphiné. Alors la clé de la province était au-dessus de Goncelin, à Morêtel, défendu par le château, aujourd’hui ruiné. Un des princes de Savoie, Amédée, aidé par les troupes espagnoles, devait en faire le siège avec 14,000 hommes ; Lesdiguières, malade, accourut à la tête de 7,000 soldats levée en hâte, atteignit l’ennemi près de Pontcharra et le battit à plate couture ; 5,000 Hispano-Savoyards furent tués. Cette action eut un retentissement immense, un