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où naquit saint Hugues ; sur un autre coteau, des tours basses, sans caractère, reliées par des remparts, arrêtent à peine l’attention. Pourtant ce nid féodal découronné est un des points illustres du Dauphiné, c’est le château de Bayard ; là naquit, en 1473, le chevalier sans peur et sans reproche, Pierre du Terrail de Bayard, la gloire la plus pure du Dauphiné avec Philis de la Tour-du-Pin, l’héroïne qui sauva la province d’une invasion.

Le nom du bon chevalier est ici resté populaire, il incarne le Dauphiné, comme Henri IV incarnait le Béarn. Bayard vécut peu dans son pays natal, ses prouesses eurent d’autres théâtres, à Mézières et en Italie ; mais son rôle éclatant dans les guerres engagées par le roi de France fut pour ainsi dire le gage de l’union du Dauphiné à la grande patrie. Jusqu’à lui notre province, qui avait donné de telles preuves de dévouement à la royauté, gardait encore le souvenir de son autonomie ; le concours de la noblesse dauphinoise dans les guerres d’Italie amena la fusion définitive.


À côté du Dauphiné, donné volontairement au royaume de France par son souverain, d’autres provinces restaient encore, la Bresse, le Bugey,