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Le paysage devient plus grand à mesure que l’on s’élève. La vallée du Bréda est maintenant très profonde ; le torrent est une ligne d’écume bordé de belles cultures. Entre les montagnes, de larges et vertes vallées s’étendent, remplies de villages. Au fond, voici la Chapelle-du-Bard, dernière commune du Dauphiné ; tous les autres hameaux, autour du gros bourg de la Rochette, sont en Savoie. Un mamelon conique couvert de bois, une singulière arête boisée de forme triangulaire semblent les bornes gigantesques des deux provinces. Au delà un grand pic surgit. Plus loin apparaissent les lignes régulières, bleuies par l’éloignement, de la Dent-du-Chat.

Les maisons sont rares sur la route, les hameaux sont plus hauts, au flanc de la montagne, à demi enfouis sous les arbres. Voici cependant le Montaret, petit bourg entouré de beaux noyers et de vignes. Cette végétation surprend à cette altitude de 560 mètres, en vue de ces hautes montagnes neigeuses. Des champs bien cultivés descendent jusqu’au bord de l’abîme où mugit le Bréda, ici rejoint par le torrent de Bens.

À la sortie du village on domine tout à coup la vallée de la Rochette ouverte entre de belles et vertes montagnes. Un joli lac circulaire étincelle au milieu des prairies, au-dessous d’un beau châ-