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en Saône-et-Loire. Ces minerais, par leur teneur en manganèse, sont d’une qualité supérieure.

Le vallon du Fay s’élargit bientôt et permet de distinguer tous les détails de la montagne ; ce sont des Vosges plus hautes, avec une verdure plus douce, les châtaigniers, les noyers et les hêtres croissent ici à une altitude où ne vivraient que les sapins dans le massif montagneux de Lorraine et d’Alsace.

Par un col insensible, on quitte bientôt le versant de l’Isère pour atteindre celui du Bréda et l’on descend vers Saint-Pierre-d’Allevard. Le village est fort gai, avec les beaux rosiers de ses façades et ses jardins riants. Une tour en ruines, bâtie de pierre rousse et une vieille église romane lui donnent un caractère fort pittoresque. Dans les maisons battent les métiers à tulle travaillant pour Lyon. Le village est habité surtout par une population ouvrière ; sur le territoire de Saint-Pierre sont les mines les plus importantes du bassin d’Allevard. Le chemin de fer, les usines de triage, les plans inclinés conduisant aux galeries donnent à ces abords de la ville thermale un caractère industriel, plus accusé encore par les fumées noires des hauts fourneaux, montant de la gorge étroite du Bréda.