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très frais, très riant, où les maisons sont rares. La premier hameau rencontré s’appelle les Perrins. Bien abrité des vents du nord, il possède des magnaneries dans la plupart de ses maisons ; en ce moment, on travaille activement à soigner les vers à soie, on apporte des tiges desséchées de colza destinées à remplacer la bruyère pour la montée des vers ; déjà, par les fenêtres, on aperçoit des cocons suspendus aux ramilles.

Le hameau est entouré de noyers vigoureux ; plus haut, les pentes se couvrent de châtaigniers, plus haut encore apparaissent les sapins. Les hameaux, les fermes éparses, les chalets dépendent de la commune de Morêtel, formée de tous ces liens épars, sans aucun bourg pour servir de centre. Jadis il y eut un château seigneurial, forteresse fameuse, dont il reste de vieilles et pittoresques bâtisses.

Le paysage se fait plus âpre ; il a fallu soutenir la route par des murs au-dessus de la gorge étroite où mugit le torrent du Fay. Sur l’autre rive passe un train descendant un long convoi de minerai. C’est le chemin de fer industriel des mines d’Allevard, inutilisable pour les voyageurs à cause des plans inclinés qui le coupent. Chemin de fer et mines appartiennent au Creusot ; chaque année, il en extrait 60,000 tonnes de minerais, envoyés