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Gorges à Voiron[1]. On est borné jusqu’ici à ce captage des eaux coulant dans la gorge profonde. Le torrent a bien pour origine le lac Crop ou Cros, mais les eaux, au lieu de se déverser par le bord, suivent un chenal souterrain. On ne saurait donc transformer ce petit lac en réservoir comme on l’a fait pour les autres lacs de Belledonne. Peut-être parviendra-t-on à créer un lac plus étanche et plus vaste en construisant un barrage qui augmenterait fort le rendement industriel du torrent de l’aval déjà considérable, puisqu’il fait mouvoir plusieurs moulins, pressoirs et scieries, outre la papeterie et le haut fourneau.

À trois quarts de lieue plus loin, au village de Froges, un autre torrent descendu, lui aussi, du massif de Belledonne, fait mouvoir les machines d’une manufacture d’aluminium. Là encore, grâce à l’énorme déclivité du cours d’eau, il a été possible d’amener au-dessus de l’usine une masse dont la chute atteint 200 mètres et produit une force de 2,000 chevaux. Avant cette chute, le torrent a fait mouvoir plusieurs petites usines au-dessous du village des Adrets, qui évoque de si tragiques souvenirs par le nom d’un de ses seigneurs, le baron des Adrets, que sa férocité dans

  1. Voir page 38.