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chute de plus de 1,700 mètres ; les turbines mues par cette force prodigieuse produiraient de l’énergie électrique servant à éclairer loue les bourgs et villages de la vallée et pouvant faire mouvoir de nombreuses machines.

Telle serait, pour un seul torrent, l’œuvre de la houille blanche accumulée chaque hiver sur les hauts sommets de la chaîne de Belledonne. Et il y a vingt autres cours d’eau non moins puissants sur ce seul versant. C’est dire à quel avenir industriel est appelé le Graisivaudan. Les houillères s’épuisent et deviennent insuffisantes, mais la neige revient chaque année sur les Alpes et l’industrie électrique, encore dans l’enfance, trouvera là une source intarissable de force.

Ce merveilleux avenir, réservé par la houille blanche aux montagnes dont les cimes sont couvertes de neiges éternelles, méritait d’être signalé, c’est pourquoi je me suis longuement étendu sur les beaux travaux entrepris par M. Berges pour donner à sa puissante usine de Lancey la force nécessaire au sciage et au triturage des sapins, dont 1, 800 mètres cubes par mois sont ainsi broyés. D’autres machines, toujours grâce à la « houille blanche » de Belledonne, sont mues, sans transmissions, par la force hydraulique et transforment les sapins en beau papier blanc ou coloré.