Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son fort ; au-dessous de la grande falaise, des bois, puis une longue chaîne de villages, Corenc, Meylan, Biviers, Saint-Ismier, d’apparence heureuse, avec leurs jeunes plantations de mûriers, leurs champs de tabac et les vignobles reconstitués.

On marche dans un enchantement au sein de cette resplendissante nature. Là-bas, voici surgir la Dent-de-Crolles, de si formidable aspect, surplombant la haute et belle terrasse où Saint-Pancrasse, Saint-Hilaire, Saint-Bernard étalent leurs maisons dans de belles campagnes alpestres, encore très fertiles à 800 ou 1, 000 mètres d’altitude. La falaise qui supporte le plateau est coupée par une fissure profonde, une cascade en tombe, dont le sillon blanc se distingue à distance comme un mouvant ruban de dentelle d’argent. La campagne cesse tout à coup. On pénètre dans une bourgade d’apparence prospère dominée par les constructions énormes d’une usine. C’est Lancey, simple hameau de la commune de Villars-Bonnot, mais plus peuplé que le chef-lieu de la commune.

L’industrie a fait naître Lancey ; le torrent qui débouche dans la plaine pour atteindre aussitôt l’Isère est capté pour la service d’une des plus grandes usines du Dauphiné, une papeterie dans laquelle les sapins des forêts de Belledonne sont