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l’avait enrichi[1] ; des haricots, des légumes en abondance. Au milieu de toutes ces richesses sont des fermes plantureuses, entourées de vergers où les cerisiers et les pommiers dominent, mats où le figuier, le mûrier, l’amandier, le poirier, le néflier, le cognassier et le noyer sont également nombreux.

Voici pour la plaine, les pentes ne sont pas moins luxuriantes. D’un vert très sombre du côté de Belledonne, où les bois et les prairies dominent, elles sont plus joyeuses sur les pentes de la Grande-Chartreuse. De ce côté les vignes abondent, les villages sont plus nombreux aussi. Les vignerons ont couvert les terrasses de la montagne de milliers de demeures blanches et gaies. Le phylloxéra, il est vrai, a fait beaucoup de mal, nous sommes loin du temps où les paysans du Graisivaudan disaient avec orgueil que s’ils ouvraient tous à la fois les robinets de leurs futailles, ils submergeraient Grenoble jusqu’à la Bastille !

Au-dessus des vignes surgit, formidable par ses escarpements et ses puissantes assises, le mont Saint-Eynard, couronné par les lignes rigides de

  1. Voir, sur la culture de chanvre, 1re série du Voyage en France, page 384.