Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/175

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

exploitations d’ardoises, creusées jusqu’au sommet. La gorge est redevenue vallée, la route y circule plus a l’aise ; traversant le misérable hameau du Dauphin, aux maisons années de lourds barreaux de fer ; elle franchit le torrent sur un pont dans lequel est encastrée une borne avec un dauphin sculpté ; une inscription fait connaître l’altitude, exactement de 1,000 mètres. Jadis, le chemin continuait sur la rive gauche de la Romanche ; il a été reporté sur la rive droite pour le plus grand charme du voyageur, qui, désormais, verra défiler devant lui le front des glaciers.

On ne les aperçoit pas tout d’abord, ils sont portés par de gigantesques rochers, d’où leurs eaux tombent d’une telle hauteur qu’elles ne peuvent atteindre le sol et sont dispersées en nuages par les vents.

Près de la route, sur la rive droite, descend une autre cascade, venue des chalets de Voyron ; elle glisse en filets blancs et en vapeurs d’un effet magique sur les flancs d’un énorme rocher d’ardoise. La route traverse ensuite d’immenses éboulis près desquels on ne voit pas sans étonnement monter un câble aérien jusqu’à des parois en apparence inaccessibles. Ce câble dessert une carrière de talc, autrement dit craie de Briançon, dont les tailleurs se servent pour dessiner sur le