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est surtout remplie par des femmes et des jeunes filles ; une partie seulement sont originaires du pays ; si populeux que soit celui-ci, il n’aurait pu donner les 2,800 ouvrières de la Fure et les 8,000 de Voiron ; il a donc fallu faire appel aux régions avoisinantes ; chaque semaine, le lundi, d’immenses voitures ou des trains spéciaux vont chercher les ouvrières ; l’usine de M. Pormezel, à Voiron, emploie à elle seule quarante de ces voitures ; les ouvrières apportent de grands paniers contenant leurs vivres pour la semaine, lard ou légumes que l’on fait cuire à l’usine lorsque celle-ci n’a pas organisé des fourneaux alimentaires. Dans le réfectoire, chaque ouvrière possède un « casier aux vivres » où elle enferme ses provisions. De vastes dortoirs, assez primitifs, fournissent des lits. Le samedi, voitures et chemins de fer ramènent les ouvrières chez elles.

Jadis, on allait chercher les ouvrières jusque dans les montagnes du Vivarais ; des trains spéciaux, venant de Privas et d’Annonay, amenaient « les milliers de femmes dans les plaines et les vallées dauphinoises » Ces curieuses coutumes n’ont pas encore entièrement disparu.

Au-dessous de l’usine Couturier, on rencontre les premiers établissements métallurgiques ; ce ne sont pas des hauts fourneaux ni de très bruyants