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qui confine aux glaciers des Grandes-Rousses, à ceux de Belledonne et aux monts de la Maurienne est le site minéralogique le plus curieux de France. Là, sur un étroit espace, ou rencontre presque tous les minerais connus : l’or (peu abondant), l’argent, le nickel, le cobalt, l’antimoine, le cuivre, le mercure, le zinc ; nulle part une telle association de métaux n’a été signalée ; l’Oisans, du reste, offre partout des minerais précieux : à l’extrémité de sa plaine on a découvert le gisement d’or de la Gardette, que l’on crut un instant un véritable placer.

L’entrée de la vallée d’Oisans s’appelle les Sables, sans doute par suite de l’accumulation des matériaux les plus ténus à l’endroit où les eaux du bassin d’Allemont se déversaient dans le lac Saint-Laurent. La route, très droite, présente un aspect assez rare dans ces montagnes. Pendant plus d’une lieue, elle est bordée de maisons séparées par des champs et entourées d’arbres : bouleaux, frênes ou peupliers. Si l’on consent à ne pas lever les yeux, on pourrait se croire dans quelque partie reculée des marais vendéens ou des watergangs de Saint-Omer ; mais la vue des rocs immenses, celle, plus lointaine, des éblouissants glaciers des Grandes-Rousses rappellent vite à la réalité. Jadis, cependant, la vallée semblait mo-