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quelle se précipite un torrent venu du lac Fourchu, endormi au pied du Taillefer et devant ce nom bizarre à sa forme. Autour du lac Fourchu, d’autres nappes plus petites s’étalent : le lac Canard, le lac de la Vache, le lac de l’Agneau, le lac Culasson, et j’en passe. La présence de ces petits bassins explique les nombreuses cascades ruisselant des hauteurs.

La vallée n’est qu’un immense éboulis ; des blocs énormes sont venus s’arrêter au bord du torrent ; entourés d’arbres, noyers ou châtaigniers, ils perdent un peu de leur aspect chaotique. La gorge est cependant déserte et triste ; tout à coup, au delà du petit hameau des Claveaux, apparaissent de hautes cheminées, de vastes bâtiments et montent des bruits de machines, en même temps on est saisi par l’odeur spéciale des papeteries. C’est en effet une des plus importantes papeteries de ce département placé à la tête de la production des papiers en France, l’usine de Rioupéroux, installée à la place d’une usine métallurgique. La Romanche lui fournit une force motrice inépuisable et permet d’éclairer cette sombre gorge à l’électricité.


Il y a un an, le chemin de fer n’allait pas au delà de Rioupéroux ; pour gagner le Bourg-d’Oi-