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aussi complètement utilisé ; on peut dire que les eaux de la Fure sont employées jusqu’à la dernière goutte, les 2,000 chevaux fournis au débit moyen de 660 litres à la seconde travaillent sans arrêt.

La première usine est dans le joli village de Charavines, bâti à l’issue du lac ; c’est un tissage de soierie appartenant à la maison Couturier, déjà propriétaire d’une usine à Bevenais, près du Grand-Lemps. La Fure fait mouvoir 290 métiers produisant chaque année un million de mètres d’étoffes de soie ; on peut d’ailleurs considérer la vallée de la Fure comme le centre, avec Voiron, de la fabrication des soieries, ou, tout au moins, comme la plus importante par la masse des produits. Sauf à l’usine du Rivier, on ne fait que de l’uni.

Une partie de la population de Charavines travaille dans les usines, mais la plupart des habitants vivent de la culture et de la pêche. Une grande quantité de nasses et de filets sont disposés au bord du lac, donnant au village un pittoresque aspect. De nombreuses sources viennent accroître ici le débit de la Fure. Aussi, les fontaines publiques sont-elles plus nombreuses encore que dans les autres villages des Terres froides.

L’usine de soierie, comme toutes celles que nous allons rencontrer dans la vallée et à Voiron,