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tinue à longer le Drac jusqu’au confluent de la Romanche. Ici, le grand torrent est encore rétréci entre deux collines, son lit n’est guère plus large qu’au pont de Claix. Cet « étroit » s’appelle le Saut-du-Moine : on raconte qu’un jeune moine du prieuré de Champagnier poursuivant une jeune ille, celle-ci, pour s’échapper, s’élança du haut du rocher. Le moine la suivit, tous deux périrent dans le Drac.

Les deux torrents semblent également puissants, mais la Romanche, contenue dans un lit plus étroit, d’une pente plus grande, roulant des eaux grises, a plus grand caractère que le Drac, venu entre les graviers d’un lit trop large. C’est la Romanche que nous allons suivre désormais ; le chemin de fer de Gap la longe un instant encore, jusqu’à l’entrée de la gorge du pont de Champ. Là, à trois kilomètres de Vizille, est la gare de ce nom ; la voie ferrée, aussitôt après, franchit le torrent pour remonter le Drac qu’elle traversera à son tour à Saint-Georges-de-Commiers.


Le chemin de fer du Bourg-d’Oisans, exploité par la Compagnie des voies ferrées du Dauphiné, part de la station de Vizille, gare très active, car la vallée de la Romanche est fort industrielle et renferme d’importantes usines. Une petite