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la plus grande popularité. Ce n’est pas un travers de la province. Si l’on songe aux persécutions fiscales qui marquèrent les derniers règnes de l’ancienne monarchie, à la gabelle, aux aides, etc., on comprend l’enthousiasme des populatione envers l’homme assez hardi pour se mettre en lutte ouverte avec les « gabelons ». Mandrin était Dauphinois, il a surtout opéré dans son pays ; partout, mais particulièrement aux grottes de la Balme et au pont de Claix, on retrouve sa légende.

Le pont de Claix, au temps de Mandrin, c’est-à-dire en 1704, était fermé par une herse que les employés des gabelles ouvraient après le paiement des droits. Le contrebandier, à la tête de sa troupe, passait par le pont pour se rendre à Montélimar. La sentinelle l’invita à entrer au bureau pour y déclarer ses marchandises ; sans répondre, Mandrin assomme le factionnaire, fait tirer sur les douaniers, ferme la porte derrière lui, et, laissant la gabelle impuissante de l’autre côté de la herse, reprend son chemin en emportant les produits de la contrebande. C’est un des moindres méfaits pour lesquels Mandrin fut roué vif.

Du chemin de fer même, on ne voit pas les ponts, il faut descendre du train ; la gare est d’ailleurs à côté de ce site fameux. La voie ferrée con-