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recteur des chemins de fer de l’État. Sur ce pont passe la route nationale de Chalon-sur-Saône à Sisteron.

Le vieux pont de Claix n’en reste pas moins un souvenir précieux. Même pour le touriste que les prouesses dauphinoises de Lesdiguières ne sauraient toucher, sa visite s’impose. Du sommet on a une des plus belles vues du Dauphiné. On est comme isolé au milieu de la plaine de Grenoble en face des hautes montagnes du Villard-de-Lans, sévères mais superbes ; leurs contreforts verdoyants, d’où tombent de claires cascades, sont semés de villages et de hameaux ; au-dessus de Grenoble, dont les fortifications ont si grande allure, se développent tous les accidents du massif de la Chartreuse. La vallée du Graisivaudan, large, lumineuse, luxuriante, s’entrouvre. À la tombée de la nuit, quand toutes ces montagnes sont baignées dans la lumière dorée du couchant, le spectacle est d’une merveilleuse splendeur.

Sous le Drac passe en siphon l’eau des sources de Rochefort nées près de là, et qui apportent chaque jour, à Grenoble, 3,600 litres à la minute.

Le pont de Claix, pour les habitants, évoque surtout le souvenir de Mandrin. Le fameux contrebandier est le héros dauphinois qui a conservé