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se mêlent. Dans ces tenues fertiles on fait trois ou quatre récoltes par année. Il faut aller jusque dans le Comtat, aux environs d’Avignon et de Cavaillon, pour trouver une telle splendeur de végétation.

À droite, la masse du Saint-Eynard dont les escarpements vertigineux sont couronnés par le fort, à gauche les hautes et blanches cimes de Belledonne dominent cet opulent bassin. Entre ces immenses parois de la Chartreuse et ces superbes montagnes de Belledonne, la vallée, large, lumineuse, semble sans fin.


Bientôt, voici Grenoble. Après un court séjour je suis revenu à Vizille pour gagner l’Oisans. J’ai fait à pied le trajet jusqu’au Pont-de-Claix par le cours Saint-André, avenue sans rivale, orgueil de Grenoble. Il y a là, en ligne droite, une voie de huit kilomètres bordée de quatre rangées d’arbres et de fossés remplis d’eau courante. Les arbres sont hauts, si touffus pendant les jours d’été qu’il ne filtre pas un seul rayon de soleil.

Au bout de cette avenue vraiment royale est le village du Pont-de-Claix. Il a pris naissance, son nom l’indique, à la suite de la construction d’un pont. Aujourd’hui, on pourrait dire « les » Ponts-de-Claix, car il y en a deux, l’ancien et le nou-