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lasser. La vertu des eaux d’Uriage resta cependant connue longtemps encore, jusqu’au jour où un seigneur du lieu, ennuyé de voir accourir près de son château une foule de gens affligés de maladies de peau, d’écrouelles, etc., fit achever l’œuvre des barbares et resta enfin maître chez lui. On ne connut plus la source que par son goût salé : les habitants l’appelaient la Sauce.

Au milieu du siècle dernier, on découvrit à ces eaux salines des qualités purgatives ; alors on accourut de Grenoble s’abreuver au ruisseau qui coulait dans le marais. Le fermier d’un domaine voisin, les Alberges, nommé Brun, installa une sorte d’hôtel où les malades trouvaient un gîte. Cet embryon d’établissement existait encore après la Révolution ; il appartenait à M. Claude Porter, père de Casimir Perler, et arrière grand-père du cinquième Président de la République. Sous la Restauration, la source appartenait à la marquise de Gautheron ; le préfet de l’Isère, le baron d’Haussez, à qui le département doit beaucoup, lui conseilla de créer un établissement digne de ce nom ; il entreprit au compte de l’administration des fouilles qui firent connaître le débit considérable des eaux, jusqu’alors perdues dans le marais. Mme de Gautheron construisit des bâtiments ; le succès fut rapide, bientôt on se vit dans l’obliga-