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a résisté depuis deux cante ans aux intempéries n’a pas moins de 44 kilomètres de développement. Au fond, dans un vaste bassin ombragé d’arbres plusieurs fois centenaires, jaillit une source admirable, la Dhuys ; les eaux vont ensuite sous un dôme de verdure, border la romantique allée des Soupirs, où les grands arbres s’alignent en longue perspective.

Mais l’aspect des lieux a bien changé, le parc est aujourd’hui une sorte de jardin anglais ; au temps du connétable, il faisait déjà prévoir Versailles et sa nature artificielle. Un vieil auteur en parle ainsi avec enthousiasme :

« Ces dragons, ces serpents, gardiens du château et de la fontaine qui baigne ses pieds, ce jeu de paume, cette ménagerie, ce parc enclos de longues murailles, ces allées, ces forges, ces martinets, ces remparts contre l’impétuosité de la Romanche, ces parterres, ces vergers, ces sources d’eaux claires et limpides, coulant avec tant de douceur, jamais enflées ni troublées… »

Les forges et les martinets avaient fait place aux usines des Perier et à de nombreux établissements, dont les constructions seules subsistent. L’industrie a quitté le château et s’est portée au dehors. L’abondance des eaux a attiré des Lyonnais, ils y ont installé trois de leurs plus vastes