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du bourg, dans la montagne de Saint-Théoffrey, des couches nombreuses, mais de peu d’épaisseur et d’extraction assez difficile. Partout on a entrepris des recherches, creusé des galeries ou foré des puits. Ces petites exploitations, dont les produits sont répandus dans la région, à Vizille et dans les vallées voisines, entrent pour une faible part dans le produit total des mines. Beaucoup n’ont qu’un ou deux ouvriers.

De la haute croupe sur laquelle ces mines sont creusées, le mont Aiguille apparaît sous un de ses plus beaux aspects : on dirait un pilier colossal planté au sommet d’une montagne. Longtemps il arrête l’attention, mais les accidents du sol la détournent. Aux flancs de la montagne, des roches aux formes bizarres hérissent les pâturages. L’une d’elles, la Roche percée, est trouée d’une énorme et large fissure. Vue d’un certain angle, elle montre en perspective la masse du mont Obiou, un des géants des Alpes dauphinoises.

Au-dessous de la Roche percée, dans un ravin très profond, s’ouvre la principale galerie des mines de la Mure. Nous sommes fort loin encore de cette ville ; en réalité, les mines sont celles de la Motte, mais la Mure a donné son nom au bassin. Une petite voie ferrée part d’une galerie creusée dans des terres en pente, par là viennent