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existait sur remplacement du lac, elle aurait été engloutie en punition des fautes de ses habitants. Le nom de cette cité fantastique a été conservé : elle s’appelait Ars. Un petit hameau, situé au débouché de la vallée du Pin, se nomme Vers-Ars.

On atteint l’extrémité du lac au hameau de la Pagetière : c’est, comme Paladru, un rendez-vous pour les promeneurs, plus fréquenté même, en raison de la proximité des gros centres de population des vallées de la Fure et de la Morge, et des facilités d’accès. Le chemin de fer sur route de Vienne à Charavines développera encore les excursions. Les eaux du lac passent pour alcalines, on en a profité pour installer, à Pagetière, des cabines de bains sur une petite plage.

Un chemin longe le rivage méridional du lac, traverse la Fure sur les écluses de sortie et monte au village de Bilieu par des pentes douces d’où l’on a sans cesse une vue admirable sur la vaste nappe d’eau frangée de golfes minuscules ; d’ici, l’aigue-blanche est entièrement en vue, ses tons opalescents faisant une ceinture aux flots moirés de l’aigue-noire. Les molles collines, les maisons blanches, les toits rouges forment un cadre exquis. La colline de Bilieu, couverte de noyers et de frênes, est pleine du murmure des ruisselets descendant au lac et de chants d’oiseaux.