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Mais on rencontre, dans la nature, des roches de ciment naturel, dosées au degré voulu, il n’y a qu’à les cuire, les passer au moulin et au blutoir.

Le hasard a fait découvrir cette roche à Grenoble,. En 1842, un chaufournier de cette ville trouva dans ses fours des éclats de pierre qui ne s’éteignaient pas après la cuisson, comme le fait la pierre à chaux. Il les soumit à un colonel du génie en retraite, M. Breton, qui reconnut, dans la roche d’où ces pierres étaient venues, un banc de ciment. On exploita aussitôt cette richesse nouvelle, mais l’industrie prit une extension considérable en 1861 seulement, quand les chemins de fer atteignirent Grenoble. Ce ciment reçut le nom de Porte de France, les carrières étant voisines de cette entrée de la ville. Plusieurs usines exploitaient le filon, elles se sont groupées en une société unique qui a créé, en France, l’industrie des pierres factices, des moulures, des tuyaux de conduite en ciment. Autour de Grenoble, dans le massif de la Grande-Chartreuse, à Vif, à Valbonnais, d’autres filons sont exploités.

De tous ces gisements, le plus important est celui du mont Rachai, la puissante montagne qui termine, au sud, le massif de la Grande-Char-