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l’eau, une pierre artificielle[1]. Désormais, on pouvait scientifiquement fabriquer le ciment partout où l’on trouvait du calcaire et de l’argile. Le succès de la découverte fut merveilleux. Arago disait, vingt ans plus tard, vers 1845, que Vicat avait déjà fait gagner 200 millions à la construction par sa belle découverte.

Voilà pour les ciments artificiels. Une florissante industrie est née qui, par des mélanges précis, au moyen de lavages, de cuisson de la pâte, etc., prépare le ciment. Elle s’est longtemps confinés dans le Boulonnais, qu’avait accaparé le marché de Paris. De nos jours on a songé à utiliser les craies et les argiles du bassin parisien. Celui qui eut cette idée est le baryton Lassalle, un Lyonnais devenu une des étoiles de l’Académie nationale de musique. Lassalle avait acquis une propriété à Haute-Isle près de Mantes, il songea à exploiter la falaise de calcaire et l’argile des berges. Les analyses qu’il fit exécuter lui ayant démontré qu’il pouvait fabriquer du ciment, il a fait construire une vaste usine et, désormais, a abandonné l’art pour l’industrie. Grâce à lui la vallée de la Seine est dotée d’une source nouvelle de richesse.

  1. Notice sur les ciments par M. F. Cambessedès, professeur à l’école des maîtres mineurs de Douai.