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VI

DE GRENOBLE À LA MURE

La Porte de France et ses carrières. — Découverte du ciment artificiel — Les travaux de Vicat. — Les câbles porteurs. — Les fours et les moulins. — Les anthracites de la Mure. — Un chemin de fer de montagne. — Les gorges du Drac. — Les eaux de la Motte. — Mines de Notre-Dame-de-Vaux, de la Motte et de Peychagnard.


La Mure, mai.



La haute montagne, dont les puissantes assises commandent si majestueusement Grenoble, avec ses escarpements, ses forts, sa tête de rochers, et qui résiste depuis tant de centaines d’années aux efforts des carriers qui l’ont entaillée sur tous les points, sans que son épiderme même semble atteint, est cependant perforée dans toute sa partie supérieure, comme si de gigantesques termites l’avaient envahie. Cette énorme masse calcaire possède des filons de roches qui donnent un des meilleurs ciments du monde. Pour les exploiter, on a créé tout un réseau de galeries, dont les produits sont envoyés à Grenoble au moyen de fils d’acier tendus du sommet à la base de la mon-