Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

diverses pièces et montent les claspes, sortes de crochets à leviers, fort employés en Angleterre. À côté on fabrique le crochet de soulier, découpé dans une barre de laiton ; l’ouvrier pousse rapidement celle-ci, un levier s’abaisse, un crochet tombe ; chaque ouvrier en fait ainsi 8,000 par jour. Bien d’amusant comme l’ingéniosité de ces machines, perçant, refoulant, emboutissant, mais plus extraordinaire encore est la dextérité des ouvrières qui, sur une planche à rainures, procèdent au triage de ces millions de boutons et de crochets.

Naturellement on ne s’en est pas tenu au bon vieux bouton de cuivre ; pour satisfaire au goût de la clientèle il a fallu faire des boutons argentés, dorés, nickelés, oxydés, noircis, polis ; il y a des rosaces et des quadrillés ; des roues, des damiers et des chagrinés ; il en est de goût exquis, il en est d’autres destinés à faire les délices des Yankees du Far-West et des nègres brésiliens.

Pour les boutons dorés, 1 kilogr. d’or valant 3, 643 fr. suffit à trois semaines de travail, mais on emploie deux ou trois fois plus d’argent. Les ateliers d’oxydation en noir sont fort intéressants, surtout pour la production des boutons qui laissent, en saillie ou en creux, les initiales et les dessins dorés.

Lorsque les boutons à ressorts sortent du four