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n’achète presque plus rien au dehors, mais c’est encore à Grenoble que les habitants des autres parties du monde viennent s’approvisionner.

Le prodigieux développement de cette industrie est dû à une idée fort simple, mais qu’il fallait avoir :

Jadis, le même bouton servait à tous les fabricants de gants ; M. Raymond estampa ses produits à la marque du fabricant et du marchand. À partir de ce moment, l’usine de Grenoble accrut sans cesse sa fabrication ; l’invention du bouton-fermoir, dû aux Grenoblois, donna une nouvelle impulsion à l’industrie.

Il suffira de dire qu’en 1893 l’usine Raymond employait 700,000 kilogr. de cuivre, et faisait 800,000 grosses de pièces découpées. La production dépassait 1,500,000 pièces par jour. En outre, on fabriquait la plupart des machines à l’usage des gantiers, telles que la « main de fer ».

L’usine est fort intéressante à parcourir ; des machines à emporte-pièces découpent les rondelles, des anneaux, des étoiles qui deviendront des ressorts ; d’autres machines leur donnent la forme définitive, les estampent d’initiales, démarqués de fabrique, d’armoiries, etc. Une foule de machines ingénieuses poinçonnent, gravent, placent la queue au bouton ; d’autres fabriquent les