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la machine, la sole, etc., le gain le plus élevé ne dépasse pas 4 fr. Le gros bourg de Chapareillan, dans le Graisivaudan, compte le plus grand nombre de ces ouvrières.

Bien moins payées sont celles qui font la finition, c’est-à-dire la boutonnière, la fente et la pose des boutons et ressorts. Ce travail est surtout accompli par les fillettes et les vieilles tommes ; en travaillant toute la journée, elles peuvent arriver à gagner 1 fr. 25 c. ou 1 fr. 50 c.

Ainsi que je l’ai expliqué, le travail est réparti dans les campagnes par des entrepreneurs qui distribuent et reçoivent des gants. Ils sont payés 1 fr. 25 c. par douzaine ; lorsqu’ils ont prélevé leurs frais, il leur reste 1 fr. environ. Ce système existe dans un rayon de 15 à 20 kilomètres autour de Grenoble et comprend 7 groupes : 1° celui de la Mateysine, vers Laffrey, La Mure et La Motte ; 2° des Quatre-Seigneurs, vers Gières et Bybeus ; 3° de la basse Isère, à Voreppe, Sassenage et Saint-Égrève ; 4° du Drac à Varces, Vif et Claix ; 5° de Villars-de-Lans, où l’on fait surtout la couture à la main ; 6° de la Grande-Chartreuse, à Saint-Pierre et Saint-Laurent-du-Pont ; 7° enfin celui du Graisivaudan, le plus vaste, qui s’étend jusqu’à Chapareillan.

La finition se fait aussi à l’usine ; des machines