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tervention de la machine, la piqûre, la pose des boutons, la fixation des boutonnières et la broderie nécessitent encore 6 ouvrières pour un coupeur. On peut donc évaluer à 24,000 le nombre des ouvrières de Isère à qui le gant donne de l’occupation. Une bonne couseuse à la main peut faire 7 ou 8 paires par jour pour un salaire de 3 fr. 60 c. par douzaine.

Quant aux coupeurs d’après des chiffres fournis en 1895 au congrès international des gantiers, ils gagnent de 4 fr. à 4 fr. 50 c. par jour. En d’autres pays, notamment la Bohême le salaire ne dépasse pas 2 fr. 25 c.

On voit que l’industrie du gant est plutôt une industrie féminine ; elle répand le bien-être dans toute la région grenobloise, car il n’est pas rare, dans les grands ateliers surtout où il n’y a pas de perte de temps, de voir une ouvrière gagner de 20 à 24 fr. par semaine. Aussi les femmes et les jeunes filles employées dans les manufactures grenobloises sont-elles vêtues avec une élégance qui rappelle les ouvrières de la rue de la Paix à Paris.

À la campagne, où les femmes vaquent en même temps aux soins du ménage, le gain est naturellement moins élevé ; la piqûre est payée 4 fr. la douzaine, on peut en faire une douzaine et demie par jour, mais comme il faut payer la location de