Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II


La petite ville de Vevey reposait, silencieuse, dans son cadre de montagnes, sous le rayonnement d’une blanche clarté de lune ; les arbres, immobiles, semblaient dormir comme les êtres vivants qu’ils enveloppaient de leur ombre, comme dormaient les eaux paisibles du lac, à peine palpitantes sous la caresse d’imperceptibles souffles.

Assis devant sa table à écrire, Robert Noris restait pensif, le regard loin de la page blanche allongée sous ses yeux. Et pourtant, cette heure de calme absolu devait lui être précieuse ; aucun bruit de pas dans