Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/239

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

table… Mieux valait n’importe quelle souffrance plutôt que celle de le voir se détourner d’elle. Partir, il fallait partir avant qu’il revînt ; car s’il l’interrogeait, elle serait incapable de se dérober à la double question de ses lèvres et de son regard !… Mais quelle raison, quel prétexte donner pour qu’il ne songeât point à la suivre ?…

Dans son esprit surexcité, rempli de fièvre, les idées tourbillonnaient ; une seule demeurait claire, obsédante et très nette : empêcher Robert d’apprendre la vérité… Tout à coup, un moyen sûr lui apparut de l’éloigner d’elle ; et incapable de raisonner, emportée par l’élan d’un irrésistible désespoir, elle écrivit :

« Vous souvenez-vous qu’une fois, — nous étions dans la montagne, — vous m’avez reproché d’être trop fière ? Vous aviez raison,