Page:Ardel - Coeur de sceptique.pdf/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moi. Il m’est tellement supérieur !… Qu’est-ce que je suis auprès de lui ?… Une petite fille insignifiante… une enfant !

Enid devint très sérieuse.

— Lilian, écoute-moi bien et crois-moi…

Il n’y a ici, dans l’hôtel, personne, tu entends, personne, dont, au fond, M. Noris s’occupe comme de toi… Nous autres, nous ne comptons pas pour lui ! Tu dois bien t’en apercevoir un peu.

— Oui, fit Lilian, l’accent assourdi et pensif, je l’amuse peut-être… Il est très bon pour moi… Je ne puis lui demander rien de plus, je ne le veux pas, mais…

— Mais ?… répéta Enid penchée vers son amie.

— Mais je sais bien que partout où il n’est pas, je me sens isolée, alors même que ceux que j’aime le plus sont autour de moi ; et