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voué au développement et à la démonstration d’une thèse non point nouvelle à coup sûr, mais peut-être un peu négligée à notre époque. Il s’était proposé de faire ressortir l’influence considérable de l’élément moral dans le combat, influence qui, à travers les transformations successives de la science de la guerre, et en dépit des perfectionnements matériels ou tactiques que cette science reçoit chaque jour, n’en a pas moins été et n’en restera pas moins le guide assuré de tous les grands chefs militaires et la condition première du succès, tant que l’homme restera l’instrument premier du combat.

Sous l’empire de cette grande idée qui s’était emparée de lui, le colonel Ardant du Picq avait étudié et approfondi les auteurs militaires anciens et modernes ; il y avait joint la critique raisonnée des actions de guerre auxquelles il avait pris part ; non content de ses propres observations, il avait réclamé sur certains points l’avis des camarades et des chefs compétents, et la correspondance échangée entre eux et lui témoigne de l’ardeur qu’il apportait à cette re-