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illusion, nous serons bien près de savoir comment il se comportera demain, avec et à l’encontre des engins aujourd’hui plus rapidement destructeurs qu’hier. Nous pourrons reconnaître, sachant que l’homme n’est capable que d’une quantité donnée de terreur, sachant que l’action morale de la destruction croît en raison de la puissance, de la rapidité de celle-ci, que demain, moins que jamais, seront praticables les méthodes compassées auxquelles l’illusion du champ de tir et le mépris de notre propre expérience semblent nous ramener ; demain, plus que jamais, sera prédominante la valeur individuelle du soldat et des groupes et par conséquent la solidité de la discipline[1].

L’étude du passé seule peut donc nous donner le sentiment du praticable et nous faire voir comment demain, forcément, inévitablement, combattra le soldat.

Alors, instruits, prévenus, nous ne serons point déconcertés ; car nous pourrons par avance prescrire telle méthode de combat, telle organisation, telle disposition première qui soient appropriées

  1. Avons-nous une discipline de guerre ?