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[Assemblée nationale.

ARCHIVES PARLEMENTAIRES.

[-21 juillet 1789.]

Les derniers mots de son discours ont été blâmés hautement ; cependant, au milieu des murmures, quelques applaudissements se sont t’ait entendre du côté de la noblesse. Plusieurs membres demandent le renvoi de la motion aux bureaux. L’Assemblée, consultée par assis et levé, l’arrête ainsi.

M. le Président lit une lettre de M. le marquis de Lal’ayetle, commandant général de la milice parisienne. Il rend compte des mesures qu’il a prises pourassurer la tranquillité de la capitale. L’Assemblée applaudit et ordonne le dépôt de la lettre.

M. le Président annonce à l’Assemblée qu’attendu les réparations à faire dans la salle, les bureaux s’assembleront demain à 9 heures et que les députés se réuniront ensuite à l’église de Saint-Louis.

La séance est levée.

ASSEMBLÉE NATIONALE.

PRÉSIDENCE DE M. LE DUC DE LIANCOURT. Séance du mardi 21 juillet 1789. Le matin l’Assemblée se forme en bureaux et discute divers objets jusqu’à midi ; alors elle se réunit dans l’église Saint-Louis. Elle commence ses opérations par la lecture des procès-verbaux des séances des 16, 17, 18 et 20.

M. le Président annonce ensuite que la motion proposée hier par M. de Lally, n’ayant pas encore été suffisamment discutée, est renvoyée à une autre séance.

On fait ^lecture d’une délibération prise par les trois ordres de la ville de Lyon. Sur la nouvelle, de la disgrâce et de l’exil de M. Necker et de M. Montmorin, et des dispositions hostiles dirigées contre la capitale, les citoyens se sont tous assemblés, sans distinction d’ordre, d’état ni de condition ; et ainsi réunis, ils ont pris une délibération par laquelle ils protestent contre tout ce qui a été fait par le ministère, adhèrent à tous les arrêtés pris par l’Assemblée nationale, lui témoignent leur reconnaissance pour tout ce qu’elle a fait, promettent obéissance aux lois qu’elle donnera à la France, et jurent, sur l’autel de lapatrie, de défendre leur libertéet leurs justes droits avec le courage le plus inébranlable, recommandant dès à présent à la France entière les familles des généreux citoyens qui pourraient se sacrilier pour elle.

Cette adresse est vivement applaudie, et le dépôt en est ordonné.

M, l’ahbé de l’as Ici las, doyen, comte de Lyon, au nom des députés de cette séuéchaussée, réitère à l’Assemblée la renonciation à toute exemption pécuniaire faite par le clergé, la noblesse et les bourgeois de la ville de Lyon ; il demande qu’il en soit fait mention dans le procèsverbal. On applaudit à cette démarche, et on en ordonne une mention honorable.

M. Théveniii de Tanlay, premier président de la cour des monnaies, demande a être introduit ; il est reçu de la même manière que M. le premier président du grand conseil, et dit : Messeigneurs, la France n’oubliera jamais ce que votre vigilance et votre zèle ont fait pour la tranquillité de la capitale.

La cour des monnaies m’a chargé de vous offrir l’expression de sa respectueuse reconnaissance. Que ne devons-nous pas attendre, Messieurs, de la réunion de tant de lumières et de vertus !

Un de MM. les secrétaires fait lecture de l’arrêté pris par cette cour le 20 du courant, et le dépose sur le bureau. Il est conçu en ces termes :

« Ce jour, la cour assemblée en la manière accoutumée, un de messieurs a dit que l’Assemblée nationale ayant obtenu, de la bonté et de la justice du seigneur Roi, Péloignement des troupes et le rétablissement de la tranquillité publique, il croit qu’il est du devoir de la cour d’offrir audit seigneur Roi, et à l’Assemblée, l’expression respectueuse de sa reconnaissance, pourquoi il priait la cour d’en délibérer.

<’ La matière mise en délibération, la cour a arrêté que M. le premier président se retirera incessamment par-devers le seigneur Roi pour le remercier d’avoir accordé toute sa confiance aux représentants de la nation, et d’avoir dissipé les alarmes de la capitale, en y ramenant, par sa présence, le calme et la sécurité. « A pareillement arrêté que M. le premier président se relirera par-devers l’Assemblée nationale, à l’effet de lui faire ses remerciements, d’avoir interposé ses bons oflices auprès du seigneur Roi pour le rétablissement de la paix dans la capitale.

« Fait en la cour, les jour et an que dessus. e Signé : Moussier. »

De longs applaudissements suivent cette lecture.

M. le Président. L’Assemblée nationale reçoit avec d’autant plus de plaisir les hommages des cours supérieures, qu’ils lui sont une assurance nouvelle de leur entier dévouement à la chose publique ; elle me charge, monsieur, de témoigner à la cour des monnaies sa satisfaction particulière.

On fait le rapport des pouvoirs vérifiés de M. le marquis de Bonnay, député de la noblesse du bailliage du Nivernais et Donziois, pour remplacer M. Dumas d’Anlezy, qui avait donné sa démission . M. de Bonnay est admis sans réclamation.

Une députation de Saint-Germain-en-Laye se présente ; elle est introduite. M. •laiillain, au nom de la députation. Messieurs, nous venons offrir à l’Assemblée l’hommage du plus profond respect, de l’entier dévoument et de la plus parfaite reconnaissance des habitants de Saint-Germain.

Vos députés sont des anges de paix ; ils ont rétabli dans notre ville la tranquillité publique. Nous vous apportons les pièces justificatives de l’innocence du malheureux Sauvage, qui a été victime de la dernière émeute, et nous vous supplions d’effacer les préjugés défavorables que cette scène horrible a pu vous donner sur le compte des habitants de Saint-Germain. Une foule d’étrangers attroupés, qui s’étaient