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SGS . mcmnu Il hudratt sans doute, Messieurs, pour porter dignement cette santé, une voix plus éloquente que la mienne; laissez-moi done réclamer votre bleu- veillance, laissez·moi espérer que je pourrai l’obtenir. Je bois à la France. à ce pays où l`égalité des cultes est reconnue et pro- clamée, où les mœurs générales tendent chaque jour et de plus en plus A une tolérance dont _quelques nuages passagers ne sauraient obscurcir l’ex- pression. Oui, Messieurs, si nous jetons un regard auteur de nous, nous re- connaîtrons combien nous sommes heureux de vivre sous l’empire de lois justes et sages. Voyez. Dans un pays voisin, qui se vante de sa liberté, les barrières intolérantes qui inlerüsent aux israétttes l’entrée au Parlement n’ont pu être abainées. A Rome, nos malheureux coreligionnaires sont parqués comme des mal- faiteurs dans ce Ghetto qu’ils ne peuvent franchir. En Allemagne, et sauf quelques rares exceptions, ils sont soumis à des pré- ·cautions, à des usages, à des formalités inouïs. · Le Russe fait peser sur eux un joug de fer, et c’est à peine si une plainte, un cride douleur peut arriver jusqu’à nous. _ Mais, chers collègues, ne nous arrêtons pas plus longtemps à ce sombre ta- bleau, je veux olïrir à vos regards un spectacle plus doux. En France, la tolérance a ouvert A Pisraélite toutes les carrières, et dans toutes il s’est élevé, - que dts-je, - il brille presque au premier rang. En peu d’années, trois israélttes ont occupé dans l’État des ministères im- partants. Nous avons dc savants médecins, des avocats habiles, des orateurs don 'l’éloquence puissante ne le cède à personne. Au théatre, il y a de nos coreligionnaircs ·qui n’ont ni rivaux, ni maîtres. Dans l’art si doux de la musique, que de noms se pressent sur mes lèvres; dans la gravure, dans la peinture , dans la sculpture, que d’artistes émi- nentsl Nous contrtbuons pour une large part à ce grand mouvement commercial, industriel et nuancier qui fait la vie des nations. Et la jeune génération qui embrasse avec succès les professions mécani- ques compte déjà dans son sein des artisans laborieux, des citoyens utiles, des ouvriers habiles et distingués. Comparons cette situation à celle qui existait il y a soixante ans à peine et félicitons-nous, Messieurs, du triomphe de ces grandes idées de tolérance. Puissant ces idées continuer à s’étendre et contribuer à. rendre meilleure a condition de nos coreligionnaires étrangers. Puissant-ils aussi trouver dans nos paroles; un témoignage de fraternelle .sympatie. , Puisse la France, notre chère patrie, rester toujours grande, toujours gle- rieuse. Parml ses enfants, elle n’en a jpas qui soient plus dévoués è son bonheur que ses enfants israélites. Messieurs, à notre patrie, L la France.