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LE CAFÉ EMPOISONNÉ. Quelques années avant I':-ivénement au trône de Mahmud·Ali, - lorsque les Arabes tyrannisaient encore à leur gré les israélites · soumisà leur juridiction, un israélite fort riche de Constantino- ple vint s’éteblir à·Jérusa|em. Les musulmans de la cité sainte sïngénièrent aussitôt à trouver un prétexte d’exploiter la riche proie que le prophète leur avait envoyée. Un jour, un de ces braves gens, accompagné d’un Bédouin, s’arrêta à la portede l’opulent étranger, avec deux chameaux chargés de charbon de · bois, et demanda à parlerau maître de la maison. On l‘introdui— sit, et il dit là I’israél ite : « Vous avez sans doute besoin de charbon; pour vous épargner la peine d’aller vous-même à l’em- plette, je vous amène deux chameaux chargés de ce combustible indispensable. L’israélite, redoutant quelque arrière—pensée dans cette offre spontanée, remercia poliment l’ol`ticieux marchand de sa complaisance, et lui témoigna ses regrets de ne pouvoir en protiter, en luiifaisant observer qu’il avait déjà fait ses provisions. Mais notre mahométan ne se paya pas de ces excellentes-raisons, et force fut enlin à l’israélite‘d’accepter la livraison imprévue. Quand ce fut pour régler le prix, le vendeur dit à l’acquéreur : « Nous parlerons de cela plus tard, et vous fixerez vous·même la valeur de mon charbon, je m"en rapporte entièrement à vous. Mais en attendant que l’on ait déchargé meschameaux et que l’on ait rentré le charbon, faites-·nous donner à mon camarade et à moi du café et des pipes; vous nous devez bien ce petit régal en l’honneur de votre récent établissement au milieu de nous. L’israélite fait servir du café, des pipes; on boit, on fume, on cause familièrement; tout à coup le Bédouin tombe à la renverse et ne donne plus signe de vie. Le mahométan, à cette vue, se lève furieux et s’ écrie, en s’adressantà son hôte : uhtisérable as- sassin, ton calé était empoisonné. Est- ce pour être traité de la sorte queinous soulïrons des israélites parmi nous? Mais ce crime atroce ne restera pas impuni, je vais de suite faire ma déclaration ` au cadi, et toi et toute la communauté vous ..... » Le malheureux israélite ne le laissa pas achever la menace, et lui dit: aCom·
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