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et qui montait jusqu’au terrain de l’abbaye de Saint-Julien, il y avait un autre quartier occupé par cette nation, que l’on con- naissait anciennement sous le nom de Petite-Juiverie. Il s'éten- dait depuis la Poulaillerie et le bas du bourg jusqu’à la run dela Portelle, et occupait encore la rue dite de la Charrue, aürontant par derrière sur les anciens murs de la ville et sur les bâtiments de la chapelle Saint-Bénigne. Il est assez proba- ble que cette Petite·Juiverie avait aussi une maîtrise ou école, puisque en parlant de celle de la rue des juifs, on l’appelle la grande maîtrise de l’école· Celle-ci fut évaluée 500 livres dans l’inventaire qui se flt, en 1506, des biens que les juifs avaient à Dijon. On voit par cet inventaire, qui se trouve en la chambre des comptes, que le nombre des maisons que les juifs possédaient en cette ville s’éleva it à vingt-deux; que l’emplace- ment de leur cimetière, avec les chambres qui en dépendaient, furent estimés 400 livres, et les places du sabbat 280 livres. Ces sommes étaient considérables pour le temps. Hugues Ill, duc de Bourgogne, n’avait pas donné â la com- mune de Dijon les juifs qu’il avait en cette ville, lorsqu’en l’an 1187, il lui accords le droit de cité; mais quelques brouilleries étant survenues, à l’occasion du village de Fénay, entre cette commune et son successeur, la commune, pour y mettre fin, céda ce village au duc Eudes Ill-, et ce prince, pour l`en dédom- mager, lui donna, entre autres choses, les juifs qu’il avait à Di- j on, avec le libre attrait des gens de cette nation, c`est-·à-dire le droit de les recevoir et de se les attacher, de quelle part qu"ils vinsscnt. Cette charte est de l’an 1196 (1). Lesjuifs étaient pour lors au rang des serfs, et le prince pouvait à son gré disposer d’eux et de leur suite, comme de ses hommes propres. C’est ce que dit assez clairement une seconde charte d`Eudes Ill, de l’an 1197, où ce prince donne à la commune de Dijon un juif nommé Élie, avec toute sa famille, mais du consentement de Vigérius, parce qu’il lui avait précédemment donné ce juif (2). Le duc Hugues IV avait reçu des juifs. depuis le décès de son père, et leur avait permis de s"établir à Dijon; ils les donna, en 1252, aux maires et aux échevins, mais à condition qu’ils.seraient mem. (I) Udo, dux Burgundiœ.... Discordla fuit inter mc et communiam Divin-· ncnsom, quœ pactüceta fuit in hnnc modum. Qulitavcrnnt entm mlhl vîllam qu dieitur Fancy, et ego dedi communiœ... Judœos et attractum libere Ju- dœ0l‘l.lUl (V. Pdïtlfd, 340. t (2) Odo, dux Burgundiœ". donavi etiam eîs (majorî ct juratis communiœ Divionls) Heliam Judœnm, cum suis hœredlbns, Vigcrlo qui cum tunc ex meo dono habehat, ipsum qulltante, et donum laudantc (T. Perord, fol. 388.)