Page:Archives israelites 1851 tome12.djvu/424

Cette page n’a pas encore été corrigée

411- ncinvss dela vente et de l’échange d’objets de quincaillerie, de coutel- lerie et aussi de toiles d’Allemagne, de Brabant, de Flandre, de cotonnerics, de draperies, de scieries, d’étoll`es imprimées, de dentelles, de joyaux, etc. D’autres:faisaient le courtage, et cette charge était souvent héréditaire dans leurs familles; d’autres spéculaient sur l’échange des monn aies étrangères; d’autres encore,_mais en bien petit nombre, étaient attachés à quelques riches__c§,`5mptoi¤·s,§et comme les affranchis de Rome, entraient au service des patriciens. Leurs relations se développèrent bientôt, leur commerce grandit, et malgré leur apparente misère, malgré la pauvreté des vêtements et du logis, ils ne tardèrent pas à s’attirer la haine et l’envie des populations au milieu desquelles ils vivaient et auxquelles ils avaient communiqué pourtant leur ind ustrieuse activité. j Une ordonnance du mois d’août 1550 avait légalisé, si nous pouvons nous exprimer ainsi, leur é tablissement sur la'côte du Labour. Henri Ill confirma cette ordonnance le 11 novembre 1574; ce princedéclarait, dans des lettres patentes, que les juifs portugais et espagnols établis à Bordeaux et dans d’autres villes du royaume, avaient développé le commerce d e ces localités, que des ennemis de leur trafic et de leur prospérité avaient voulu, en leur imputant des crimes imaginaires, les forcer à abandonner ·le pays, que, désormais, il faisait défense de les inquiéter et ·les prenait, eux, leurs familles et leurs biens, sous sa protection royale. Mais, en 1607, à la sollicitation des bourgeois et marchands de Bayonne, Henri IV ordonna aux Juifs de sortir, dans l e délai d’un mois, du gouvernement de cette ville, en leur laissant toute- fois la faculté de s’interncr. Cependant cet ordre ne reçut pas son entière exécution, car ils continuèrent de traverser l’Adour et de se rendre pour leurs affaires à Bayonne; seulement, ils avait soin de n’y entrer qu’après le lever et d’en sortir après le coucher d u soleil. Des lettres·patentes, publiées plus tard par Louis XIV, par Louis XV et par Louis XVI, les protégèrent incom- plétement contre Pintolérance des populations et contre les exigences des gouverneurs militaires qui leur faisaient acheter à prix d’or une justice précaire. — ` La révolution française seule devait effacer le préjugé opiniâtre