704 ncmvzs dîvidus par l'ensemble du corps social. Le raisonnement de l’au· teur peut donc se formuler ainsi : la liberté religieuse est bonne, parce que nous en avons besoin et tant que nous en avonsbe- soin. · Elle est bonne, parce que l’erreur existe et que nous ne pou- _vons supprimer l’erreur. S’il était possible de supprimer la li- berté de Verreur et du mal (lisez : la liberté de ne point professer le catholicisme, tout le reste étant erreur pour lui), ce serait un devoir, je n’hésite pas à le dire ..... La liberté de conscience, ce principe invoqué si longtemps par les ennemis de la religion, tourne aujourd‘hui partout à son proft; sans doute il serait in- sensé de le proclamer dans les pays où il n'eœiste pas, et où il n’est réclamé par personne. Nous n’avons pas besoin d‘insister sur l‘im· · portance de cette dernière déclaration qu`on pourrait aisément rétorquer contre l'uuteur, et que la Porte-Ottomane inroquemit avec succès contre ses sujets chrétiens de Syrie, et le gouverne- ment de Suède contre ses sujets catholiques. Nos coreligionnaires d’ltalie n’ont qu`à se le tenir pour dit: le catholicisme, selon l’auteur, invoque la liberté comme un refuge quand il est op- primé et la repousse comme un danger quand il est dominant. Seulement on peut s`étonner que l'homme qui invoque de pareils arguments soit si ardent à soutenir dans cent endroits de son livre que le catholicisme, repoussé en France par la nation et le gouvernement à une certaine époque, n’a dû qu’à la liberté re- p ligieuse sa renaissance et la prospérité. On estalors tout naturel- é lement porté à se demander si les divisions géographiques des pays, si les accidents de terrain ou les fleuves qui les séparent oon- damnent les uns à Pesclavage et permettent aux autres la liberté; si la conscience peut ici se manifester indépendante, tandis que là elle doit rester asservie à la tradition ou à la coutume; si les gens qui défendent uniquementles principes au nom et au point de vue de leur propre cause méritent de triompher; et l’on songe alors au mot célèbre de Pascal : a Vérité en deçti des Pyrénées, ' erreur au delà ! · La nature et en même temps le mérite de la liberté religieuse, c‘est qu`elle sert toujours la religion, qu’elle favorise toujoursle l · `sentiment religieux, qu’elle l’accroît parla lutte ou qu’elle l'ent· Digitized ny Googlc
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