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694 aacutvts avant dans la nuit, aux grandes fêtes de la pénitence qui vont venir; quand les âmes pieuses se recueillent et aspirent au Ciel ; que les morts aussi bien que les vivants sont censés s’inquiéter, s’agiter et travailler pour leur salut; c’estdans ces moments solen- nels que le bedeau est sujet à de funestes rencontres , alors que, couvert de sou manteau noir et son marteau de bois à la main, il parcourt, pendant quinze jours, à trois heures après minuit, le village silencieux , frappant aux portes des maisons israélites, pour appeler les fidèles au temple. ll marche, et presque à chaque pas c’est un autre phénomène, l une autre apparition : au haut du village, non loin des champs, il voit de loin, à la pâle clarté de la lune , les saules pleureurs du cimetière agités parle vent de ces froides matinées de septembre secouer tristement leur tête, et il surprend des voix sépulcrales s’élevant dans l'air et expirant presque aussitôt. Arrivé à l`angle de la grande rue, il est suivi d’une longue ille de fantômes blancs, mânes infortunés d'hommes qui ont snc- combé sans doute à quelque mort violente, car ils tendent vers lui leurs mains décharnées, comme pour le conjurer de les enseve·· ` lir selon le rit et avec les cérémonies usitêes. j Plus loin ce sont des lueurs bleues dansant devant lui, et qui s'éteignent et-se rallument tour à tour. ' Mais il n'est pas plutôt parvenu à la hauteur de la grange dé- labrée appartenant au vieux Lazare, qu’il est assailli par une troupe d‘oies blanches sorties de ces masures séculaires, et qui · se mettent à tournoyer autour de lui en jetant dans la rue des

cris lamentables. Pauvres âmes en peine! elles suivent le bedeau

î jusqu’à quelquespas de distance du temple; là, comme repoussées É par la sainteté du lieu, elles sentent soudain leurs ailes s’alour· Q dir, leurs gémissements s‘éteindre, et toutà coup elles disparais- â sent sous terre pour reparaître, à la même heure et au même _ endroit, le lendemain, et après le lendemain les jours suivants, Q et après lesjours suivants l'année et les années suivantes, et ton- ` jours ainsi l i Le bedeauae trouvant souvent, comme on voit, en communi-· " œtiouavecles êtres. du monde fantastique et surnaturel, qui pu- _ Digitized ny Google L