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isaatarras. 083 souvenir qu'en propageant de pareilles doctrines, ilsmarchent wr un terrain très-dangereux. ll ne sauraity avoir deux morales; ctprétendre que la seconde personne de la Sainte-Trinité pût enseigner une morale différente de celle qui avait été révélée par la première, est un dogme si épouvantable, que c`est là peut—étre ce qu’on peut regarder proprement comme le péché inelïaçable commis à l`égard du Saint-Esprit. Quand l’hommc de loi s`adres- sa à Notre·Seigneur pour apprendre de lui comment il pourrait participer à la vie éternelle , le grand instituteur de la Galilée le renvoya aux livres de Moïse : c’est là qu’il trouverait mentionnés « tous les devoirs de l’homme, » aimer Dieu de tout son corps, de toute son âme , de toute sa force et de tout son esprit, et son prochain comme soi-méme. Ces deux principes, graiés en traits si profonds dans les écrits de Moïse, c’est l'essence du christia- nisme (I). ` Certes, ce fut pour quelque chose de plus grand, de plus éle- vé, de plus saint, que tout ce que Moïse avait pu accomplir, que les anges annoncèrent son arrivée : c'était pour accomplir un été- · nement ordonné, d`innombrables siècles auparavant, par le Créa- teur du monde. Né dans la famille élue du peuple élu, alliant toutefois dans son inexplicable nature l‘essence divine avec les éléments humains, un médiateur, un Rédempteur devait paraître dont le rôle était marqué de toute éternité, dont la mission était de purifier par son sang expiatoire les myriades d`ètres humains qui l'avaient précédé, et celles qui devaient le suivre. Sa doctrine embrasse tout espace et toute durée, bien plus, le chaos et l'é— ternité; des personnes divines sont les agents, et la rédemption de toute Ia famille humaine, le résultat. Je demande alors, dans le cas où les Juifs n’avaient pas obtenu des Romains le supplice de Notre-Seigneur, ce qu’il serait advenu de la Rédemption. Mais l’esprit humain ne peut se faire à l`idée que la réalisation de ·l‘acte le plus important qui se soit accompli dans le temps, ait prrdépendre de volontés humaines: les bourreaux étaient dési- gnés d'avance comme la victime, et c’eet la race sainte qui a (I) Tn aimeras ten prochain comme toi—méme :‘Je auîsleâeîgneer (Léuüi'- que, ch. XIV, v. 8.) '