xsntmras. 585· dogme juif avec la raison : c'est à Aristote qn’ils demandent la solution de ces questions, ou plutôt à Aristote commenté par Averroès, et postérieurement, aux paraphrases hébraiques, plus ou moins intelligentes, du texte d’Averroès où le texte primitif de l‘illustre fondateurdu peripatétisme grec est étrangement déliguré. llaimonide n’est pas un disciple d’Averroès: il a puisé comme lui à la source primitive du peripatétisme, et ils sont arrivés à une similitude de résultats qui a fait croire, à tort, à une filia- tion quelconque entre eux. · Maimonide combat plusieurs des théories fondamentales par lesquelles la doctrine d’Aristote confine au panthéisme : ce qu`il redoute surtout, c'est d’introduire la multiplicité au sein de la notion de Dieu : il essaie en vain d‘expliquer la résurrection, fait de la science le vrai culte de Dieu, et admet le prophétisme: son livre capital est le More-Nebouchim (Guide des Égarés). L'un des plus célèbres disciples de Maimonide,Joscph Ben Juad se rapproche absolument d'Averroès par ses doctrines :d’aiIleurs, sous le patronage du maitre, le nom du penseur arabe devint bientôt chez lesjuifs la première autorité philosophique. Ce développement rationaliste ne s’opéra point sans etfrayer et irritsr les théologiens contre Maimonide et son école: dans les syuagogues de Provence, de Catalogne et d’Aragon, à Barcelone, à Tolède, à Montpellier et à Narbonne, les excommunications s'échangeaient: deux partis existaient : en 1505 , Salomon Ben Adereth, chef du parti théologique lança contre les études philo- sophiques, prématurément commencées, une excommunication qui a servi de thème, dans ce recueil, à une polémique intéres- sante. Mais l'autorité de David Kimchi, les efforts de Schem-Tob Ben Palkeira, de Iedaîa Penini de Béziers, de Joseph Ben Caspi. assurèrent dans la Synagogue le triomphe duperipatétisme aver- roiste et maimonidien. A partir de Maimonide, donc (et selon M. Renan) la philoso- phie juive révét tous les traits de celle des Arabes, perd le peu d’originalité qu'elle avait eu avec Saadia, Ibn-Gabirol, et Juda Hallevi: et même la paraphrase d’Averroès y prend le titre et le nom même d’Arist0te. · Digitized ny Google
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