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548 ncurvxs munauté israélite de Paris est coupable, mais veut-on savoir de quoi? De souffrir patiemment que parmi ceux qui devraient le moins parler contre elle il s’en trouve pour l`insulter périodique- ment : si les éloges ont peu de prix quand ils sont soldés, les ou- trages en ont moins encore quand ils sont payés, alimentés par ceuxà qui on les prodigue. Le lecteur nouspardonnera cette transition : il est toujours bon de faire tomber les masques, et c'est surtout quand on veut ap- procher du sanctuaire des questions religieuses qu`il faut avoir les mains nettes : d’ailleurs, nous avions â cœur de venger la mé- moire de feu Marchand Ennerycontre d’humiliants éloges et l’hon· neur de la communauté parisienne contre d’extravagantes attaques. Ces réserves faites, nous voulons rechercher et exposer suc- cinctement la nature del’élection nouvelle, et les conditions dans lesquelles il est bon qu‘elle s'opère. Ce qui est vacant en ce moment, ce n’est rien moins que la haute direction spirituelle dela synagogue de France : après une longue léthargie, une longue inaction, sous l’incessante pression d'hommes dévoués et éclairés, sous l'impulsion plus puissante des nécessités sociales et des besoins du temps, des progrès assez nom- breux, des modifications importantes et heureuses se sont opérées dans l'exercice du culte israélite en France: on a compris que si, aux époques de ferveur exclusive un culte sans apparat, sans dé- veloppementsintelligibles incessamment donnés, sans cérémonies suffisamment appropriées aux formes mobiles des sociétés, si à de telles époques où le temple était tout et la société générale, rien, un pareil culte suffisait aux besoins spirituels de nos aïeux, la dif- fusion des lumières, les progrès de la discussion et l'atmosphère même de la liberté civile en rendaient nécessaire un plus épuré eten même temps moins bardé de fer : cette conviction qui n’a été longtemps le partage que d'un petit nombre, s’est répandue peu à peu dans la masse, s’est infiltrée dans les âmes les plus re- belles : ce qui n’a peut—étre pas moins contribué à la propager, c'est le spectacle regrettable des modifications, des réformes, dont chaque consci nce individuelle s’est constituée l’arbitre pour elle·mème, dont cîncune des nécessités sociales a agrandi le cer- Digitized ny Google