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xsnmans. 495 Vous ne vous étes pas borné, 6 noble pasteur, à remplir exac- tement tous vos devoirs religieux ; vous avez rempli avec une égale ardeur les obligations de l’homme envers son semblable. Je n'ai pas besoin de vous dire, chers frères, que Marchand Ennery était bienfaisant et charitable; sa charité était devenue proverbiale dans notre communauté. Les pauvres trouvaient en lui un zélé protecteur. Sa main, dontles ressources étaientbien bor- nées, s‘ouvrait souvent, aussi souvent qu'elle le pouvait, et quand elle ne le pouvait plus, il faisait des démarches pour provoquer la charité des riches. Dans presque tous ses sermons, il exhortait les fidèles à la bienfaisance, et toutes ses paroles étaient empreintes de cet amour de l’humanité qui le caractérisait si éminemment. C‘est près de lui que l’infortuné allait chercher des consola- tions, c’est dans son sein qu’il venait épancher son cœur. D'un commerce doux et agréable, d'une modestie semblable à celle de Rabbi Jehuda, ce saint de glorieuse mémoire, il accueillait avec atïabilité et bienveillance ceux-là même qui ne partageaient pas son opinion. Cettc manière d’agir lui paraissait, et avec raison, un moyen plus sûr que la rigueur et l'exclusion pour raqiencr dans le bon chemin ceux qui s‘en étaient écartés. s Ah! mes frères, s'il m'était permis de dévoiler à vosyeux tous les mystères de sa charité, quels tableaux ne pourrais-je point offrir à vos yeux ! Pauvres, dont il était le soutien, malheu- reux, dont il a connu seul le secret, familles désolées dans les- quelles il a ramené la paix et la concorde, vous tous qu’il a visi- tés pendant votre captivité, pendant votre maladie , parlez, _ parlezlt Mais non, persévérez dans votre silence, et ne soulevons pas ce voile dont il a voulu s'entourer. Ministre de Dieu, il ne vou- lait pas que ses bonnes actions fussent connues des hommes; l’œil de Dieu lui suffisait! ' Et ce qui ajoutait encore une belle fleur à sa couronne de ver- tus, c`était son amour sincère pour la patrie, son amour pour tous les hommes, sans distinction de culte ni de religion. Du haut de la chaire comme dans ses entretiens particuliers, il recommandait constamment l’amour de la patrie, l'obéissance aux lois, et le devoir pour nous tous de montrer par nos actions Digitized ny Google